La décision doit se faire sur des arguments étayés et rationnels

La décision doit se faire sur des arguments étayés et rationnels
15 juillet 2014 Michel

Après 8 réunions, à Rouen, Evreux, Saint-Jacques-sur-Darnétal, Oissel, Pîtres, Val-de-Reuil, Gouy, et Alizay, cette réunion finale, de nouveau à Rouen, avait pour objectif de restituer les chiffres, les arguments basés sur des éléments objectifs, et les volontés des acteurs qui ont participé au débat sur le Contournement Est de Rouen, dans chacune des réunions publiques.
C’est l’heure du bilan de la concertation, qui a été utile pour pouvoir écouter la volonté des habitants, usagers, et des différents acteurs, et utile aussi pour que chacun puisse présenter ses arguments pour ou contre ce projet.

Le maître d’ouvrage de cette liaison A28-A13, la Dréal, n’a eu de cesse de dire qu’il n’y avait qu’une alternative : c’est ce projet, sous forme de concession autoroutière, ou bien pas de contournement. Il sera toutefois possible de modifier, ici ou là, l’emprise de l’infrastructure afin de s’adapter aux spécificités du terrain, ou de préserver telles ou telles habitations.
Mais on sera dans le détail, globalement, c’est ce projet là ou pas un autre. On est donc pour le contournement Est de Rouen, ou on est contre.
Les acteurs, cela a d’abord été les habitants. Ils sont venus massivement pour dire leur opposition à ce projet de contournement qui ne répond pas à leurs besoins, et qui est une menace pour leur santé, leur qualité de vie et leur environnement. Ils ont réfléchi longuement à ce que pourrait leur apporter cette liaisonA28-A13. Ils ont lu, se sont renseignés, et n’oublions pas qu’ils sont aussi experts d’usage.

Ils représentaient la majorité, sinon la quasi-totalité de ces salles pleines à craquer. Les vidéos sont là pour en témoigner. A Oissel, à Alizay, à Pîtres, à Val-de-Reuil, à Gouy où les huées et les sifflets ont manifesté leur refus, leur désarroi face à ce nouveau projet qui n’est pas ce qu’ils veulent, ni pour aujourd’hui, encore moins pour dans 10 ans, que dire de 2050…
Ils sont venus exprimer leur colère, et aussi expliquer des situations, poser des questions, et les réponses ne nous ont pas semblé à la hauteur des enjeux posés par ces questions.

Les acteurs représentés ont aussi été économiques – essentiellement logisticiens et CCI, que nous avons appris à connaître et reconnaître. Et aussi le Port autonome.

Egalement des exploitants agricoles, et la SAFER dont le message a été un message clair pour l’avenir : M. Emmanuel Hyest a bien fait comprendre que les politiques devaient avoir le courage de protéger durablement les terres agricoles pour assurer la nourriture des hommes demain. Chaque année, sur le seul territoire de la <span class= »explanatory-dictionary-highlight » data-definition= »explanatory-dictionary-definition-8″>CREA</span>, ce sont déjà 97 hectares d’espaces naturels, agricoles et forestiers qui disparaissent. Aussi lorsque l’emprise d’une telle infrastructure vient en arracher 600 hectares, dont 290 hectares de terres agricoles – polyculture et élevage pour la plupart, il faut avoir conscience que c’est la nourriture de demain que l’on supprime, et des emplois supprimés ou menacés, dans des circuits courts souvent. Notre propre nourriture. Faudra-t-il se la faire acheminer demain par camions d’Espagne ou d’ailleurs ?

Qu’a dit M. Hyest dans sa conclusion, à propos des terres agricoles qui disparaissent bel et bien :
“Si l’on veut protéger durablement le foncier agricole, il faut que les élus aient le courage, entre l’ouvrage, s’il doit se faire, et la zone urbanisée, que ce soit classé durablement en zone agricole. Durablement. Cela veut dire que, pour éviter les effets d’opportunité, une route qui se fait, et où chacun se dit : entre la route et la ville, ça devient du terrain à construire. Il faut qu’on ait le courage de dire que cela devient du terrain agricole protégé. Il faut qu’on aille jusque là. Et ça, c’est une responsabilité d’élus.”

Et puis il y a eu les maires concernés par le contournement Est de Rouen, qui ont, eux, entendu leurs populations, et qui s’opposent à cette autoroute. Ils ne s’opposent pas à l’amélioration de l’existant, souhaitent bien entendu favoriser le développement économique, et l’emploi, en maintenant la qualité de la vie, la santé, l’environnement et les paysages qui nous sont chers.
Il sont résolument contre l’idée même d’un péage qui serait une nouvelle barrière économique pour tous ceux qui travaillent, ou cherchent de l’emploi, ou vont tout simplement faire leurs courses ou ont vocation à traverser leur territoire sans barrière, qu’elle soit physique ou économique. C’est un territoire, les plus belles boucles de la Seine, que l’on n’a pas le droit de saccager.

C’est en ce sens qu’une motion a été votée – à l’unanimité – hier à la <span class= »explanatory-dictionary-highlight » data-definition= »explanatory-dictionary-definition-2″>CASE</span> (Communauté d’Agglomération Seine-Eure) : La totalité des élus estime que le contournement tel qu’il est proposé n’est pas acceptable dans sa version autoroutière. A la fois sur le plan du péage, en rappelant notre attachement à la gratuité de l’accès routier localement, et pour aller travailler, et pour circuler. Et aussi qu’ils ne veulent pas de 2×2 voies dans l’Eure. Les élus ne veulent pas d’une infrastructure pharaonique : ils veulent une infrastructure à l’échelle des besoins du territoire et des échanges effectivement réalisés ou à réaliser.

Enfin, les derniers acteurs sont les nombreux collectifs et associations opposés à ce projet autoroutier ; ainsi que l’association pour le contournement est – selon les dires de son président, la seule association à défendre le contournement Est de Rouen.

Ce que les grands élus ont appris de cette concertation.
Tout d’abord, que l’on si l’on a vu les opposants dans les réunions (les habitants, quoi !), c’est que ceux qui étaient pour ne se sont pas montrés. C’est habituel…
(Dans la bouche d’un politique, c’est un peu comme dire que les abstentionnistes sont pour la majorité, mais n’ont pas pris la peine de se déplacer vers les urnes pour le dire.)
Le choix final appartient à ceux qui exercent la responsabilité, les grands élus. Ils ont le droit et le devoir de faire des choix.
Les grands élus souhaitent une décision rapide, urgente même. Le moment de la concertation a été utile. Ils ont pu écouter, puisqu’ils n’étaient pas présents, au travers des comptes-rendus qui leur ont été faits, et désormais, il faut entamer le chantier, si le ministre donne son aval.
A mon avis, il faut évaluer les arguments de toutes les parties, y compris les diagnostics des agglomérations, les SCoT et les PADD, étant donné qu’aucune étude d’impacts, ni aucune étude socio-économique n’a été menée jusqu’à lors. Les documents existent, ceux des agglomérations, comme ceux de l’Etat, qui contredisent les arguments des promoteurs du projet.
C’est vrai que j’ai l’impression d’entendre des crédos, des confiteors et des jugements de valeur de la part des grands élus. Nous entendrons, dans la vidéo, M. Rouly, Président du CG 76 dire : “les uns pouvant reprocher un ton qualifié de péremptoire, et d’autres étant libres aussi de reprocher à ceux-là un ton comminatoire, ce n’est pas l’état d’esprit dans lequel il faut aborder cet exercice.”

Et bien, comme lui, je pense que ce n’est pas dans un rapport conflictuel que nous devons avancer. Et je pense que tous les arguments doivent être pesés, étayés, et rationnels pour pouvoir faire un choix raisonné et raisonnable.

Nous avons entendu, argument répété, que c’était “utile et nécessaire”, mais, nous sommes sur notre faim sur la raison du pourquoi. Et très souvent pleinement convaincus du contraire.
Une voix, cependant, vibre sur un tout autre ton.
Celle de l’agglomération Seine-Eure, et de son Président, Bernard Leroy.
Lui a été présent à plusieurs réunions. Il a entendu, et il a écouté. C’est important.
Il a ressenti le désarroi et, j’imagine, la colère de ceux qui risqueraient, si ce projet allaient à son terme : dévaluation des biens, sans aucune compensation ; paysages abîmés irrémédiablement ; drames humains et financiers.
Il a entendu les milieux économiques et agricoles. Evidemment, il faut développer l’économie. Et il faut aussi désormais écouter l’appel de la Safer, qui réclame la préservation des terres agricoles. Parce qu’on les détruit quoi qu’il en soit.
Il a compris la nécessité d’utiliser le rail et le fluvial, moins polluants que les camions, il a entendu qu’il faut s’ouvrir au tourisme, et, surtout, garder intactes nos boucles de Seine, notre écrin.
Il n’a pas entendu les 5200 chômeurs de classe A, qui ne seraient pas venus. Ils étaient là aussi. J’en ai rencontrés et je leur ai parlé. Et le message qui est porté par eux, c’est que c’est triple peine économique. D’autant que les nouvelles implantations d’entreprises risquent de n’être, comme cela s’est passé sur l’A28 et dans toute la France (et en Europe, mais c’est loin), que des relocalisations. Parfois à quelques kms.
J’ai entendu Bernard Leroy parler du problème des bouchons dans l’agglo de Rouen.
La question est : est-ce que ce contournement peut apporter une solution à ces bouchons ? Etant donné le trafic à l’est, malheureusement, c’est non.
Je l’ai entendu demander en priorité, avant d’aborder ce contournement, de résoudre le problème de sécurité routière qu’est le péage de Criquebeuf. Emprunté par les usagers, qu’ils soient véhicules légers ou poids lourds, parce qu’il est gratuit.
Que demande-t-il :
La gratuité des accès au contournement Est de Rouen pour les habitants.
Ne pas couper le territoire de l’agglomération en deux sur le plan économique. Ne pas fracturer le territoire eurois.
La solidarité avec l’agglomération rouennaise est effective. Mais cette autoroute n’est pas la solution. Il a regardé les trafics, et nous avons travaillé pour rendre les données lisibles, le problème n’est pas ici, la solution n’est pas là.
La <span class= »explanatory-dictionary-highlight » data-definition= »explanatory-dictionary-definition-2″>CASE</span> a, depuis, voté contre ce projet de liaison autoroutière <span class= »explanatory-dictionary-highlight » data-definition= »explanatory-dictionary-definition-2″>CASE</span>-<span class= »explanatory-dictionary-highlight » data-definition= »explanatory-dictionary-definition-8″>CREA</span>.
M. Leroy a écouté. Ecouté les arguments, et écouté les habitants, les usagers. Lui a fait le job. Satisfecit. Il faut comprendre, il faut y être : les gens tapent du pied par terre, huent et sifflent, c’est physique. C’est impressionnant. Chapeau bas, M. Leroy.
Pour l’Eure, c’est non à cette autoroute A28-A13 !

Il n’y a pas que les grands élus, d’un même parti. L’avis d’autres élus, représentant d’autres visions, peut être plus éclairant, ou pas.
David Cormand, son discours est limpide. C’est un projet du passé. Le temps a passé, l’expérience est passée par là. Tout le monde revient sur ce passé pour tenter d’avancer. Dans le monde, on détruit autoroutes urbaines et rocades.
Pas nous.
Je ne vais pas revenir sur ses propos, écoutez-le plutôt. Transit (pas de transit à l’est), temps de transport, avantages, péage, dette, exemplarité environnementale clamée par la métropole, voeu pieux. L’infrastructure, telle qu’elle est, a été dessinée dans un temps où même le pont Flaubert n’existait pas. Il faut tenir compte des réalités actuelles.
Dans les faits : il faut faire moins cher et mieux, et cesser de se mentir et de mentir aux citoyens.
Aujourd’hui, l’efficacité, c’est la possibilité, l’acceptabilité, l’adéquation aux besoins, et la rentabilité pour tous. Toutes les métropoles du monde sont en train de revenir, non pas en arrière, mais sur les choix faits dans le passé.
Mais nous, nous allons faire les choix du passé pour les décennies à venir.
Il faut défendre les solutions réalistes, utiles et économes. Ce projet est désuet, inutile, nuisible et ruineux.
M. Vincent, le président de la seule association pour ce contournement Est de Rouen, parlera juste après.
Ses arguments sont indiscutables. Ce ne sont pas des arguments, mais des évidences. A tel point qu’elles seront reprises par la sénatrice Morin-Desailly, en disant qu’elle n’allait pas rappeler… Quoi, les évidences ? Allons-y :

1- Evidence qu’il faut doter la future métropole d’une rocade complète dont l’un des maillons à l’est est le contournement ;
2- évidence quand il s’agit de soulager les pénétrantes pour les besoins routiers de plus en plus nombreux, et de permettre les transports en commun ;
3- évidence quand il s’agit de répondre au développement urbain des Plateaux Nord et Est et de donner aux habitants les moyens de rallier plus rapidement leurs zones d’emplois ;
4- évidence lorsqu’il s’agit de relier la métropole avec les bassins d’emplois de la vallée de l’Andelle et de l’Eure ;
5- évidence pour les accès du grand Port Maritime, dont l’une des priorités est d’accueillir les céréales en provenance de la route du blé, à l’est de l’agglomération ;
6- évidence pour les trafics d’échanges initiés par la zone industrielle ou portuaire pour alimenter les zones commerciales de la Haute-Normandie ;
7- évidence pour répondre aux défis économiques que l’Etat a engagé le long de l’axe Seine, en accueillant de nouvelles plateformes multimodales, celles de Seine-Sud et Pîtres-le Manoir étant privilégiées pour leur emplacement ;
8- évidence aussi pour lever le verrou routier de l’axe Calais-Bayonne ;
9- évidence pour accroitre l’attractivité de notre métropole, le moteur de l’emploi.

Ce qui est évidence pour les uns peut poser questions pour les autres, et mérite d’être débattu :

1- Les métropoles ou grandes agglomérations qui n’ont pas de rocade sont légion, en France comme à l’étranger. On détruit aujourd’hui des autoroutes urbaines inutiles. Et oui, en France, nombre de villes et métropoles n’ont pas de contournement, de rocade complète. Grenoble (dont les études ont montré que la rocade nord, très contestée, ne délesterait pas significativement la rocade sud), Rouen (qui n’a pas de contournement Est, et surtout, pas de contournement Ouest, vers le port), Tours (réalisation de l’A110 suspendue), Orléans (une tangentielle ouest), Clermont-Ferrand, Avignon, Angers (rocade sud – pour 100 000 usagers potentiels – à l’arrêt depuis 2009), Reims, Dijon (c’est un contournement de 18,5 km à l’est – RN274), Perpignan, Nîmes, Toulon, Cannes, Le Havre, Dunkerque, La Rochelle, Brest, Mulhouse, Bayonne, Strasbourg ne sont pas équipées de contournements complets. Et encore moins en autoroutes payantes…
Cette vision de toutes les villes qui devraient être ceinturées date-t-elle des années 60, ou bien encore du moyen-âge, lorsque l’on fortifiat les villes Les autoroutes seraient-elles nos nouveaux remparts ?

2- Les autoroutes ne favorisent pas les transports en commun, nous ne sommes pas crétins. Quant à soulager les pénétrantes, il suffit de regarder le trafic est + le trafic nord : 3598 véhicules VL + PL. C’est 10 % du trafic de transit (y compris l’A150, l’autoroute de Barentin, l’A150, et tout le trafic radiales et est). C’est 0,36% du trafic global;

3- Le développement urbain des plateaux est va à l’encontre des schémas de cohérence territoriale et du PADD de la <span class= »explanatory-dictionary-highlight » data-definition= »explanatory-dictionary-definition-8″>CREA</span>, comme de la <span class= »explanatory-dictionary-highlight » data-definition= »explanatory-dictionary-definition-2″>CASE</span>. Parlons de la <span class= »explanatory-dictionary-highlight » data-definition= »explanatory-dictionary-definition-8″>CREA</span> et des Plateaux Est : les objectifs du SCoT, du PADD et du PLUI à venir, sont de ne pas favoriser l’étalement urbain du fait d’une infrastructure facilitant, ou obligeant, les déplacements automobiles. Les axes de développement péri-urbains veulent se limiter à Isneauville et Franqueville St-Pierre – Boos. Pas tous les Plateaux Est.
Comme nous n’avons pas d’études d’impacts, ni d’autres études par le maître d’ouvrage, il est important de se référer aux documents du passé. L’exemple récent, négatif pour la congestion urbaine, c’est l’A28 :
Selon la direction Régionale de l’Equipement, dans le bilan de l’A28 :
Ces premiers résultats laissent déjà présager un des effets de l’infrastructure sur l’étalement urbain : celui-ci s’étend bien au-delà de ce qui était pressenti dans les études préalables de l’autoroute, jusqu’à plus de 30 km du pôle urbain de Rouen.
Cela est d’autant plus important que la fonction principale de l’A28 était de renforcer la vocation interrégionale entre la Normandie, la Picardie et le Nord-Pas-de-Calais et de transit international notamment pour les flux venant de Grande-Bretagne et de Belgique de l’axe que représentait la RN28. Une péri-urbanisation massive n’a pour ainsi dire pas été anticipée. Pourtant, force est de constater aujourd’hui que la fonction principale de l’autoroute est de faciliter les échanges quotidiens entre les agglomérations de Rouen et à une moindre mesure Abbeville et les communes résidentielles périphériques. L’A28 a joué un rôle de catalyseur de l’étalement urbain pour ces agglomérations, ce qui n’est pas la vocation principale d’une autoroute.

4- Relier la métropole avec les bassins d’emplois de la vallée de l’Andelle et de l’Eure ne peut se faire en faisant payer les Eurois, pour qui l’Eure est un bassin de vie, et la métropole un bassin d’emplois. Le péage serait un double peine économique pour les habitants des plateaux Est et de l’Eure ;
5- La route du blé est à l’est, passant par la RD6014 qui n’est PAS traitée par le tracé, ou en provenance de la Beauce, au sud, qui passe par l’A13 pour aller sur le port, à l’OUEST de l’agglomération ;
6- Les trafics d’échanges sont la vraie problématique de cette autoroute, et ils n’ont pas été traités. Nous parlons de trafics d’échanges qui se font à 90% en VL. Mais sur ces trafics d’échanges, combien passeraient par la route gratuite ? Quels seraient les impacts sur la sécurité sur les réseaux secondaires, et sur l’accroissement de l’insécurité de l’A13 ? ;
7- Il est important d’engager une vraie réflexion, à long terme, sur l’intermodalité. La rupture de charge, même à 100 km de Paris, coûte trop cher. Elle fournit peu d’emplois, ce qui est un autre problème. Et l’axe nord-sud n’existe pas pour l’instant, à part sans rupture de charge par l’A28 et, surtout et malheureusement, la RD438, sur l’axe Calais-Bayonne. Il faut donc que la ligne Serqueux-Gisors soit mise en place, ainsi que le fluvial ;
8- L’axe Calais-Bayonne existe : c’est l’A28. Même si les camions préfèrent emprunter la RD438 pour raison de coût… l’A28, c’est le grand contournement de Pris à 200 km de Paris : 1053 km de route, dont 1039 en voie rapide, dont il ne manque plus que la complétude à Rouen, par l’ouest, comme le dit la Dréal en ce qui concerne A28-A28 ;
9- Sur l’attractivité, je n’ai rien à dire, c’est un mot-valise. Ne soyons pas seulement attractifs : soyons attirants !.

Il n’y a pas d’évidence à citer ce qui peut paraître des évidences, et qui ne sont que des croyances.
Cette autoroute serait très néfaste pour les gens et pour le territoire. Et nous n’avons aucun document qui nous permet de prouver que nous ayons quoi que ce soit à y gagner.
Sans documents, il faut se baser sur les diagnostics des agglomérations, les SCoT, PADD, <span class= »explanatory-dictionary-highlight » data-definition= »explanatory-dictionary-definition-16″>PDU</span> et les PLU et PLUI qui vont les remplacer. Il faut aussi prendre en compte les analyse et le bilans des Ponts et Chaussées sur les réalisations antérieures. Que disent les ponts et Chaussées ?
“L’évaluation d’impacts engendrés par la mise en service d’une autoroute sur les territoires qu’elle traverse est une tâche assez délicate, car il est difficile d’isoler du contexte général un élément afin d’en estimer les conséquences.
Elle l’est d’autant plus lorsque le bilan « point zéro » n’a pas été réalisé, et que l’on ne dispose donc pas d’éléments fiables permettant de mesurer précisément ces évolutions.
C’est pourquoi il paraît indispensable de réaliser soigneusement les évaluations « ex-ante » prévues dans la Loi lors de l’étude des projets d’infrastructures nouvelles afin de disposer plus tard d’un « point zéro » fiable.” (Direction Régionale de l’Equipement haute-Normandie
Les risques financiers, environnementaux et humains sont gigantesques.
Sans pour autant délester les rouennais de la congestion de circulation, sans améliorer la qualité de vie, et l’on reprend les vieilles recettes qui ont échoué pour recommencer les mêmes erreurs.
Il faut renoncer à construire cette autoroute, le contournement Est de Rouen. Pour l’humain, pour l’environnement, pour l’agriculture, pour le lien social, pour l’emploi, pour ne pas enclaver les gens, pour éviter la frontière économique, alors que l’on sait, par les chiffres fournis par le maître d’ouvrage, que cette infrastructure ne répond en rien, ou de façon infinitésimale, aux problèmes de circulation, et en génèrerait d’autres.
Le trafic de transit va à l’ouest, à 90%, et nous devons lutter contre l’étalement urbain, générateur de congestion urbaine, d’artificialisation des terres naturelles.
Regardons les documents, et regardons les chiffres qui ont servi à bâtir ce modèle (le contournement). Le dernier argument du maître d’ouvrage – éloigner la majorité du trafic de poids lourds en transit – ne tient pas la route face au constats réalisés par les ponts et chaussées : le trafic de transit va à l’Ouest, et on ne peut le dévier à l’Est. C’est la réalité dont on doit tenir compte.
trafic de transit de l’agglomération rouennaise
SVP, ne mettez pas nos sous dans cette catastrophe annoncée.

Arnaud Binard http://www.saintpierre-express.fr/